"Bourgeois ta dernière heure est arrivée", les communistes ukrainiens s'imposent comme la troisième force du pays

Depuis plusieurs années, on s'aperçoit en Europe de l'Est et en Russie, que le travail des communistes au sein des populations finit par payer.

Le Parti Communiste Ukrainien triple son score précédent et réalise 14% aux élections parlementaires

Après les 20% du KPRF (PC russe) aux élections parlementaires russes de 2011, le score de 17% du candidat du KPRF, Gennady Zyuganov aux présidentielles (rappel important : ces deux élections ont été marqués par de très importantes fraudes electorales), les 20% des communistes tchèques aux élections locales d'il y a quelques semaines, les communistes ukrainiens du KPU effectuent une percée remarquable lors des élections parlemntaires du 28 octobre 2012 et ce dans un contexte marqué par des fraudes. Le KPU réalise près de 14% des suffrages et plus de 2 millions de voix.

Parti	Pourcentages	Nombre de voix
Parti des Régions	31.80	5 574 145
Batkivshchyna	24.23	4 247 507
Parti Communiste	13.88	2 432 678
UDAR	13.48	2 362 796
Svoboda	9.62	1 686 234

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Alors que l'Occident et la presse européenne hurlent à la fraude et pointent du doigt de nombreux cas de "tricheries", ils sont contredis par une bonne partie des centaines d'observateurs internationaux.

En réalité, la victoire du Parti des Régions de  Viktor Ianoukovitch  et du Parti Communiste Ukrainien est un camouflet sévère pour l'UE qui esperait une victoire des forces pro-occidentales (ce qui ici en Ukraine se traduit simplement comme pro-UE, pro-marché unique, pro-OTAN) afin de relancer un processus "d'intégration" c'est à dire de soumission de l'Ukraine aux pays capitalistes de l'ouest de l'Europe.

Depuis l'arrestation et le jugement d'une des leaders de la Révolution Orange (rappel, cette "révolution" avait été largement financé par des lobbies américains et européens), Ioulia Timochenko pour abus de biens publics, l'UE avait entamé des mesures punitives par rapport à l'Ukraine, en violation totale du principe de souveraineté nationale.

A noter également que le parti nouveau né "UDAR" , nouvelle coqueluche de la presse européenne et présenté par les médias européens comme le parti qui allait "bouleverser la donne" a échoué à s'affirmer et a fini derrière le PC ukrainien.

Enfin, pour terminer, notons une fois de plus le silence assourdissant des médias sur le score du PC ukrainien.

Une fois n'est pas coutume, quand il faut parler de la progression de la "gauche radicale", c'est à dire une forme plus à gauche de sociale démocratie, les médias sont là pour leur ouvrir les plateaux télés, par contre, lorsqu'il s'agit de communistes (qualifié d'ailleurs du jargon de "non-réformés", c'est à dire en clair de marxistes-léninistes), c'est le silence radio le plus total. Cf le KKE, le KPRF, le KSCM et maintenant le KPU...

Rendons cependant hommage au "Monde" qui daigne parler dans ses colonnes du score du KPU :

"PERCÉE SURPRISE DES COMMUNISTES"

"Selon des résultats partiels (70 % des bureaux de vote), le Parti des régions devrait obtenir 205 des 450 sièges de l'assemblée. Avec le soutien du Parti Communiste, les russophones auront la majorité parlementaire dont ils rêvaient. Pour les sièges répartis à la proportionnelle, la formation du président recueille 33,27 % des voix, l'alliance d'opposition La Patrie obtient 23 %, et les communistes 14 %. Le parti d'opposition UDAR du boxeur Vitali Klitschko a recueilli 13 % des voix, et la formation nationaliste Liberté (Svoboda) 9 %.

La percée des communistes, qui avaient fait campagne avec le vers du poète russe Vladimir Maïakovski "Bourgeois, ta dernière heure est arrivée !",a surpris plus d'un observateur. L'entrée au Parlement, pour la première fois, des nationalistes antisémites de Liberté est également une surprise. "La niche nationaliste est vide, ils l'occupent", explique l'écrivaine Oksana Zaboujko."

suite de l'article ici

Positions du KPU à propos des fraudes et à une éventuelle alliance avec le Parti des Régions.

- « Il y a toutes les raisons d'affirmer que ces élections législatives n'étaient ni démocratiques, ni justes » et la conséquence « de la fraude et de la manipulation électorale, c'est que le grand capital sera sur-représenté au Parlement », a déclaré après le scrutin le secrétaire-général du Parti. 

- « Nous ne pouvons que reconnaître ces violations, et exiger qu'elles soient condamnées (…) Le Parti communiste ne peut pas se taire devant de tels faits », a déclaré le député Sergey Gordenko.

- Le KPU a d'ores et déjà exclu l'éventualité d'une alliance avec les partis d' « opposition » de droite : UDAR, bloc Timoschenko, Svoboda : « nous ne conclurons aucune alliance avec l'opposition », a précisé Igor Alexeev, responsable élections du KPU.

- Le Parti communiste n'a à l'heure actuelle pas exprimé son souhait de nouer une alliance gouvernementale avec le « Parti des régions » de Janukovitch, il a par contre exprimé son désir de rester une force politique indépendante.

site internet du KPU : ici